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de l'aromathérapie dans le cadre de la médecine moderne (Selon P. Franchomme et Docteur D. Pénoël) |
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Reconnues
tant traditionnellement que sur la base de travaux de recherche anciens et récents
pour leurs vertus anti-infectieuses, les huiles essentielles sont, en outre,
actives dans nombre d'autres manifestations pathologiques rencontrées en
pratique quotidienne.
Si les capacités anti-infectieuses des arômes sont connues de longue date,
c'est qu'elles étaient faciles à constater et à utiliser.
C'est en raison de
cette évidente efficacité que la plupart des auteurs ont insisté, en France,
sur cette application, aux dépens des autres possibilités thérapeutiques des
huiles essentielles.
Pourtant, R.M. Gattefossé, fondateur de l'aromathérapie avait,
à travers une douloureuse expérience personnelle, constaté, outre son aspect aseptisant,
les
activités antalgique, anti-inflammatoire et vulnéraire de l'huile essentielle
de lavande vraie dans laquelle
il avait plongé sa main brûlée lors d'une
explosion de laboratoire.
Outre-Manche, les "Aromatherapists", initiés par Mme Maury, disciple
du grand chimiste,
ont, eux, orienté leur pratique vers l'utilisation de
certaines huiles essentielles
aux vertus apaisantes et équilibrantes du système
nerveux.
D'autre part, des travaux de laboratoire portant sur les molécules volatiles
composant les huiles essentielles
mettaient en lumière les activités
chimiques, biologiques
et physiologiques particulières reliées à leurs
structures propres.
Les huiles essentielles, par la diversité des constituants qui les composent,
peuvent s'avérer utiles en toutes circonstances et en tous lieux, des
situations simples aux plus complexes,
des cas banals aux plus graves, de la
parturition à l'extrême onction...
C'est tout d'abord dans la lutte contre les micro-organismes pathogènes d'une
part,
dans l'équilibration de la flore intestinale d'autre part
et peut-être
plus encore dans le cadre d'une prophylaxie de bon sens
enfin que les huiles
essentielles trouvent leur impact le plus certain et le plus irremplaçable.
Si la médecine classique peut se targuer d'avoir mis au point
des armes
antibactériennes, antifongiques et antiparasitaires d'une grande efficacité,elle reste,
dans le cadre de la lutte antivirale, presque totalement démunie
et
les patients atteints de ces affections sont les laissés pour compte de la médecine
chimique triomphante.
Si l'éthique médicale s'accommode tant bien que mal de
cette situation
et si peu se sentent concernés par la phrase du fondateur de
l'homéopathie qui disait:
« En matière d'Art de guérir, négliger
d'apprendre est un crime. »,
l'espoir reste que la plupart des praticiens
accepteront, dans un premier temps de tenter honnêtement
de tester les huiles
essentielles adéquates pour traiter leurs patients atteints d'herpès, de
condylomes plans,
de grippe, de mononucléose infectieuse et pourquoi pas de
syndrome immunodéficitaire acquis...
Ensuite, dans le cadre de la régulation des phénomènes inflammatoires, dans
lesquels les réponses allopathiques
sont si lourdes de conséquences, certaines
huiles essentielles sont susceptibles d'apporter
des solutions directes (action
anti-inflammatoire loco-régionnale) et
indirectes (régulation des processus
internes dont dépend l'inflammation).
Ici, ces substances d'origine naturelle
montrent une nette supériorité sur leurs concurrents chimiques en agissant
sur
un mode systémique et non, comme ces derniers, simplement de manière
coercitive.
En ce qui concerne les troubles allergiques, plusieurs composants aromatiques présentent
tout d'abord
des propriétés antagonistes des médiateurs impliqués dans les
pathologies d'hypersensibilisation.
Ensuite, diverses huiles essentielles
agissent dans un sens favorable sur le terrain allergique.
Dans le cadre des pathologies auto-immunes, certains résultats encourageants
incitent à continuer les recherches avec l'espoir de pouvoir apporter de plus
en plus souvent
des réponses à ces pathologies si difficiles.
Enfin, dans les situations dégénératives, l'aromathérapie ne saurait, bien
entendu,
prétendre apporter des réponses complètes à elle seule ;
néanmoins,
intégrée dans un programme thérapeutique polyvalent,
une certaine aide pourra
être apportée aux malades.
Histogramme
des degrés d'intervention de l'aromathérapie |
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Contre-indications et limites de l'aromathérapie |
Les
contre-indications absolues à l'usage des huiles essentielles sont très rares.
C'est le cas du patient qui ne supporte pas l'odeur du produit et qui,
de ce
fait, ne pourra accepter l'application cutanée ou l'aérosol.
C'est également le cas du patient allergique chez qui des réactions imprévisibles
peuvent se manifester;
ici, la voie aérienne sera par exemple absolument
contre-indiquée.
Les limites à l'activité des huiles
essentielles sont, elles, plus fréquentes
Ainsi, lors de la réalisation des
aromatogrammes, certains micro-organismes pathogènes
se montrent insensibles
aux huiles essentielles testées
(avec une panoplie de 150 huiles essentielles
testées, cette situation ne s'est jamais rencontrée).
Cela ne signifie pourtant
pas que l'aromathérapie ne soit alors d'aucune utilité;
en effet celle-ci peut
être utilisée pour soutenir le terrain et appuyer d'autres thérapeutiques.
D'autre part, les régions où se développent les germes sont importantes et
certaines d'entre elles n'offrent pas
d'accessibilité suffisamment rapide aux
molécules aromatiques (L.C.R., méninges, tissu osseux, etc.).
D'autre part, l'aromathérapie
ne saurait résoudre à elle seule l'ensemble des situations pathologiques
et
remplacer la nécessaire hygiène de vie seule apte à fonder une santé
durable, la phytothérapie
qui apporte des molécules complémentaires des
substances aromatiques,
l'ostéopathie indispensable dans de nombreux cas,
l'homéopathie
extraordinaire méthode de régulation globale de l'organisme
et l'allopathie
indispensable dans certains cas.
Enfin, même en utilisant correctement des huiles de bonne qualité, des échecs
ont lieu parfois;
ils sont dus, dans la plupart des cas, à des situations
particulières liées au psycho-affectif.
Différentes
façons de pratiquer l'aromathérapie
Face à la demande d'un public de plus en
plus pressant,
de nombreux praticiens s'orientent vers les médecines nouvelles.
L'aromathérapie, dans son approche première, constitue, par la proximité avec
la pratique médicale classique
qui est la sienne, une méthode d'abord
relativement facile pour le praticien.
On reste ici dans le cadre d'une thérapeutique
pondérale répondant aux grandes lois de prescriptions
et se fondant sur une sémiologie
et une nosologie enseignées en faculté.
C'est pourquoi, il est possible, dans
un premier temps, de pratiquer une médecine aromatique simple
en remplaçant
seulement les médications chimiques par des substances d'origine naturelle.
Ici, il est souhaitable de commencer l'application thérapeutique par les
pathologies infectieuses aiguës
les plus courantes, pour, ensuite, la confiance
s'accroissant, aborder les autres types de troubles.
Pour le praticien ouvert, la validité d'un changement d'orientation trouve sa
source dans de nombreuses réflexions.
Une des plus importantes tient à la
pollution médicamenteuse de plus en plus mal reçue par l'ensemble des
patients.
La différence entre l'approche aromathérapique et la pratique
classique est ici évidente.
Comparaison en sept points entre les antibiotiques et les huiles essentielles |
1/-
Historiquement, au regard des centaines de milliers d'années qui les ont précédés,
l'apparition des antibiotiques dans l'évolution globale de l'humanité ne représente
qu'un "clin d'oeil".
Les plantes aromatiques, elles, ont toujours fait
partie de l'environnement naturel et leur usage culinaire,
pharmaceutique, esthétique
et sacré est une constante retrouvée dans toutes les ethnies
2/- Chimiquement, les antibiotiques sont constitués d'une unique molécule,
à
présent produite en masse par l'industrie pharmaceutique.
Les essences sont, elles, produites par le monde végétal, et sont (pour la
plupart)
constituées de multiples molécules leur conférant des propriétés
variées.
3/- À l'origine, les antibiotiques sont également issus d'êtres vivants, mais
principalement
de moisissures hétérotrophes, tirant leur énergie de la dégradation
de substances organiques.
Les essences sont
issues du métabolisme de plantes supérieures, chlorophylliennes,
donc
autotrophes, convertissant le rayonnement électromagnétique
et les photons en
liaisons riches en énergie grâce à des réactions enzymatiques spécifiques.
4/-
Dans le mesure où il est constitué d'une seule molécule,
il est aisé pour
une bactérie de synthétiser un enzyme ou une molécule rendant l'antibiotique
inactif.
Dans certains cas, le processus se développe à tel point que
certaines bactéries
deviennent capables de se nourrir de cette substance sensée
les détruire.
Cela ne se produit jamais avec les traitements aromatiques et même si des résistances
se manifestent,
le plus souvent elles diminuent avec l'amélioration du terrain
et n'apparaissent pas chez d'autres patients.
5/-
La molécule synthétique permet seulement une action bactériostatique ou bactéricide.
L'huile essentielle va au-delà, et outre la déstructuration de
l'enveloppe bactérienne
et l'attaque des organites cytoplasmiques, elle agit
parallèlement sur l'organisme en son entier.
Tout d'abord, l'action biophysique (modification des coordonnées bioélectroniques)
des principes aromatiques tend à rendre le milieu impropre au développement
bactérien.
D'autre part la stimulation de l'unité psycho-neuro-endocrino-immunitaire
est
un apport fondamental et de constatation quotidienne.
6/- Le problème des effets iatrogènes des antibiotiques est de première
importance dans le monde moderne.
Outre l'apparition de phénomènes d'antibiorésistances et la création de
souches bactériennes mutantes
redoutables (ainsi le banal staphylocoque se
transformant en germe quasiment invincible à l'hôpital),
certaines molécules
antibiotiques présentent une toxicité sévère (foie, rein, nerf auditif,
etc.)
et des réactions anaphylactiques imprévisibles se produisent fréquemment.
Plus grave encore, les effets secondaires occultes entraînant l'inhibition
progressive
des systèmes de défense du corps et le déséquilibre de la flore
intestinale ouvrent la porte aux candidoses
et aux viroses et aux pathologies
qui y sont directement et indirectement liées.
Les huiles essentielles, utilisées selon des normes précises, donnent lieu à
des "effets secondaires bénéfiques"
à l'ensemble de l'organisme et
la flore symbiotique,
habituée depuis des milliers d'années à vivre avec les
molécules aromatiques, est respectée.
Enfin, le système immunitaire voit son activité modulée dans le sens le plus
favorable à la défense
et à l'épanouissement de l'organisme.
7/- En pharmacie et en médecine, à juste titre, une distinction est établie
entre les produits à usage externe
et ceux destinés à être introduits dans
l'organisme.
Il ne viendrait aucunement à l'idée d'ingérer de l'eau de javel,
du cétavlon, des dérivés mercuriels,
de l'alcool à 90, de l'éther, de
l'acide phénique, etc.
Tous ces produits sont mis sur le marché avec la spécification
de leur emploi à titre d'antiseptique.
En aromathérapie, la voie interne et la voie cutanée sont en permanence
conjointement utilisées
pour assurer le maximum d'efficacité aux traitements.
La quasi inexistence d' inconvénients dans des conditions normales
d'utilisation montre
que les molécules aromatiques (d'origine naturelle)
sont
dans l'immense majorité des cas parfaitement bien acceptées par l'organisme.
______________ Tiré de : L'aromathérapie exactement par P. Franchomme et le Dr D. Pénoël, p. 230-233 chez Roger Jallois, 448 p., 1996 |
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